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13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 19:06
chien au fusain (photo CVA)
chien au fusain (photo CVA)

Nés un portable à la main et avec internet dans le berceau, les enfants du nouveau millénaire ont moins de 20 ans mais sont déjà pour certains sensibilisés au respect de l’environnement. Florine de Paris, jeune peintre qui fêtera bientôt ses 18 printemps, exerce ses talents depuis bientôt deux ans. Elle tire son inspiration des chiens, des oiseaux, mais aussi des arbres et des fleurs ou de la Nature à travers la mythologie.

J’essaie de capter un moment particulier et de le faire passer dans mes dessins et peintures, explique-t-elle. En effet, dans ses tableaux de chiens notamment, les sentiments effleurent : tendresse, espièglerie ou encore sérénité.

Côté technique, Florine touche à tout pour apprendre : huile, pastels secs, fusains, aquarelle, acrylique, encre. La peinture à l’huile est difficile à maîtriser mais donne de jolis résultats de brillance et peut être retouchée. Le pastel sec est beaucoup plus délicat. Il y a un véritable contact avec ce medium, comme avec le fusain, indique-t-elle.

L’environnement n’est pas seulement source d’inspiration. Florine recycle et récupère la peinture en la congelant, elle fabrique ses propres fusains en brûlant des bouts de branches et optimise l’utilisation des feuilles et des calques. Il y a un aspect ludique dans la fabrication des fusains. Cela me permet de jouer avec le feu sans que mes parents me disputent, reconnaît-elle un sourire en coin.

J’aimerais maintenant fabriquer mes propres pigments, comme du temps de Vigée Lebrun.

J’ai déjà fait des essais de peinture rupestre à la grotte de Lascaux avec des matériaux qu’utilisaient les hommes préhistoriques. Je projette d’utiliser aussi des pigments de fleurs ou de fruits.

Entre couleurs naturelles ou faune et flore terrestres, Florine a de quoi progresser dans son art au fur et à mesure des années et sera peut-être considérée par les générations à venir comme un témoin des espèces animales et végétales encore visibles de ce siècle.

jeune fille au chien à la manière de Bonnard

jeune fille au chien à la manière de Bonnard

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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 16:45
Un bilan positif pour la COP 21, la conférence sur le climat à Paris

Fin 2015 s’est tenue la conférence de Paris sur le climat. L’objectif était de limiter la hausse moyenne des températures sur Terre à 2°C et, mieux encore si possible, à 1,5 °C par rapport aux températures moyennes avant l’époque de l’industrialisation (vers 1750). L’accord de Paris est un succès car 195 pays, plus l’Union Européenne, soit 196 membres ont accepté de modifier leur façon de produire, consommer, produire de l’énergie, se déplacer… pour émettre moins de CO2. A suivre, pour vérifier comment les choses se concrétisent…

Pourquoi faire baisser les émissions de CO2 ?

Il est vraiment important de limiter la hausse des températures, donc nos émissions de CO2. Selon le cinquième rapport des experts internationaux du climat du GIEC(1), les concentrations de CO2 dans l’atmosphère liées à l’homme ont augmenté de 40% depuis 1750 et notamment de 20% sur les seules 60 dernières années. Depuis 1880, la température moyenne sur Terre a augmenté de 0,85° C mais pourrait atteindre les + 5°C à la fin du siècle. Ceci ferait fondre définitivement les glaciers des montagnes et la glace de l’Antarctique, avec pour conséquence la hausse du niveau de la mer jusqu'à 82 cm d’ici la fin du siècle. Le changement climatique touche aussi la biodiversité. En effet, certaines plantes ou animaux, habitués à des climats stables, risquent de disparaître si les conditions climatiques changent trop ou fluctuent trop vite (avancée du printemps et décalage entre abondance de nourriture et arrivée des petits, froids et chauds soudains, températures trop hautes sans plus de possibilités de migrer plus loin ou en altitude.) Or, nous vivons et tirons nos ressources (aliments, bois…) ou médicaments de la biodiversité terrestre.

Des engagements immédiats, d’autres à tenir

Pour parvenir à l’accord de Paris, salué par tous comme un succès diplomatique, la France a au préalable fait « plancher » une soixantaine de pays sur leur propre contribution pour limiter la hausse des températures et sur les actions concrètes à mettre en place pour équilibrer les efforts entre pays déjà développés et moins développés. Ces préparatifs ont eu lieu lors de consultations informelles en juillet et en septembre 2015.

Ainsi, les pays ont pu s’engager sur certains points dès le début de la conférence et négocier les points plus délicats ou complémentaires mais indispensables à la baisse des températures. Par exemple, le transfert de technologies zéro ou bas carbone aux pays ne disposant pas de ces technologies ni de fonds nécessaires pour les acquérir. Un financement obligatoire de la part des pays développés (et de pays en développement volontaires) pour aider les pays les plus pauvres a d’ailleurs été décidé à hauteur de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2025. Il devrait également servir aux pays à s’adapter au changement climatique et sera réévalué à la hausse après 2025.

Un suivi régulier des progrès et une réévaluation des objectifs

Dès 2018, les pays devraient se rencontrer pour évaluer leurs premiers progrès. L’accord prévoit ensuite que tous les cinq ans, chaque pays devra mettre à jour ses actions et objectifs pour diminuer encore plus ses émissions de CO2.

Des engagements citoyens

Parallèlement à l’accord des pays, des citoyens, des entreprises, des villes se sont aussi engagés à réduire leurs émissions à leur échelle. La convention des Maires (2), par exemple, regroupant près de 6500 villes et villages sur les cinq continents soit plus de 208 millions de personnes, s’était déjà engagée à réduire les émissions de CO2 de ses membres de 28% d’ici 2020, soit plus que l’objectif de l’Union européenne (-20% en 2020). Deux mois avant la COP de Paris, elle a décidé de s’engager sur une réduction de 40% d’ici à 2030 (3). Des centaines d'entreprises se sont aussi engagées à réduire leurs émissions tout au long de leur chaîne d’approvisionnement et de fabrication.

Le « parler vrai »

Autre point dont personne ne parle : le parler « vrai ». Le temps n’est plus où les responsables n’osaient pas dire les choses de peur de décourager la population. Aujourd’hui, les choses sont dites clairement mais surtout, elles sont accompagnées de l’envie de faire quelque chose car il est possible de renverser la tendance des émissions de CO2. Les technologies ont évolué : les énergies renouvelables sont efficaces et ont baissé en prix. Elles peuvent donc se substituer aux énergies plus polluantes. Le bâtiment propose des habitations à énergie positive, c’est-à-dire que la maison (ou l’immeuble) produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Les modes de production agricole biologique permettent de se passer des engrais chimiques à base de pétrole. Les voitures électriques ont une autonomie plus importante et les stations service s’équipent en bornes de recharge ou vont pouvoir assurer le changement de batteries « clic clac » plus rapidement que de faire un plein d’essence. La vérité ne dérange plus, pour reprendre le titre du film présenté par Al Gore en 2006. En 2016, elle motive. Et c’est une bonne nouvelle.

photo CVA

(1) www.developpement-durable.gouv.fr/Rapport-de-synthese.html

(2) http://newsroom.unfccc.int/lpaa-fr/villes-et-regions/convention-des-maires-etendre-le-leadership-des-villes-pour-le-climat/

(3) http://www.covenantofmayors.eu/news_en.html?id_news=677

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 18:34
Bonnes Nouvelles Environnementales fête ses 8 ans

Huit ans déjà que Bonnes Nouvelles Environnementales propose des sujets positifs qui montrent que les solutions écologiques existent et fonctionnent. En huit ans, une nouvelle législation sur les pesticides a été votée ; la surface des terres agricoles biologiques a plus que doublé, passant d'un peu plus de 500 000 ha en 2008 à environ 1 200 000 ha en 2015 (1) ; les énergies renouvelables ont progressé et représentent 12% de la production d'énergie (2), plaçant la France en troisième position en Europe après l'Allemagne (17,5%) et l'Italie (12,2%), seuls pays européens à notifier des pourcentages à deux chiffres. Le succès de la Conférence sur le climat de Paris fin 2015 est encore une bonne nouvelle et montre que les mentalités ont aussi évolué ces dernières années en ce qui concerne l'environnement.

Les initiatives positives et écologiques foisonnent et il n'est pas toujours facile de les suivre. Mais Bonnes Nouvelles Environnementales s'efforcera d'en dévoiler un maximum, c'est promis, et de suivre certaines initiatives déjà présentées en faisant un point régulier.

Joyeux anniversaire BNE ! Et bonne année à tous !

photo CVA

(1) Chiffres Agence bio

(2) Chiffres de Eurostat

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 18:47
(photo CVA)
(photo CVA)

Un travail sur la capacité d’adaptation de la biodiversité au changement climatique a été mené depuis 2011 par la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB). Fruit du résultat de travaux remarquables, un rapport vient d’être publié. Il analyse des données remontant parfois jusqu’au siècle pour en tirer des conclusions et des prospectives de recherche. Ce rapport, intitulé Réponses et Adaptations aux changements globaux, est téléchargeable sur le site de la FRB.

L’intérêt d’un tel travail est de comprendre, dans la mesure du possible, comment les organismes vivants, les espèces s’adaptent aux changements de leurs conditions de vie. L’idéal est, à terme, de pouvoir déterminer quelles espèces auront tendance à s’adapter seules rapidement et quelles espèces auront besoin de l’intervention des hommes pour continuer à exister (même si une restauration n’est pas toujours réalisable ou même souhaitée*). L’enjeu est de taille. Il s’agit à la fois d’assurer notre alimentation mais aussi de vérifier que les écosystèmes dont nous retirons des services essentiels et gratuits (production d’oxygène, maintien des sols, captation de CO2 ou épuration de l’eau…) peuvent survivre et se renouveler dans de nouvelles conditions climatiques. La biodiversité s’est organisée en écosystèmes interdépendants sur des temps géologiques importants. Or, les changements globaux actuels se produisent de façon très rapide.

Le travail de recherche s’est effectué à partir de cas d’études. On citera tout d’abord celui de mésanges charbonnières, observées pendant 47 ans (1961-2007) à Oxford, et ayant réussi à avancer leur date de ponte de 14 jours pour faire coïncider le besoin de nourriture des oisillons avec la présence de chenilles plus tôt dans l’année, en raison d’une feuillaison précoce des arbres. En adaptant leur période de ponte, les mésanges ont réussi à faire survivre l’espèce et même à en augmenter les effectifs. A noter toutefois, une étude portant sur la même espèce aux Pays-Bas a montré que trop peu de femelles avaient réussi à adapter leur période de ponte. L’origine de cette différence de la date de ponte tiendrait dans des différences environnementales, comme les températures, que ces oiseaux utilisent pour se reproduire. Il a pu exister entre ces deux pays une différence dans les températures au sein de la journée ou bien entre saisons expliquant l’adaptation de la ponte dans un cas mais pas dans l’autre. Les auteurs invitent donc à la prudence avant de généraliser des résultats sur le potentiel adaptatif, même au sein d’une même espèce.

Une autre étude, menée à Montpellier entre 1970 et 2015 sur le moustique Culex pipiens, a montré que des changements génétiques rapides surviennent lors de l’introduction de substances toxiques comme les pesticides, les métaux lourds ou les antibiotiques dans les écosystèmes. Dans le cas de ce moustique, une résistance à un large spectre d’insecticides organophosphorés transmissible à ses descendants a été observée dans les populations naturelles. En effet, comme l’indique l’étude, plus l’effectif d’une population est élevé, plus sa diversité génétique est grande et plus son potentiel adaptatif est important. Ainsi, dans le cadre de la préservation d’espèces, il est important de veiller à ce qu’un nombre suffisant de sujets soit conservé, dans des milieux non fragmentés où des conditions de vie variées permettront aux gènes d’évoluer différemment, laissant ainsi une chance à l’espèce en question de développer un gène adapté aux nouvelles conditions de vie qu’entraîne et entraînera le changement climatique.

Enfin, une étude sur la migration de la plante Crepis sancta en milieux urbain mérite encore d’être citée. Cette plante dispose de deux types de graines : des graines se disséminant au vent et des graines plus lourdes tombant aux alentours de la plante. En milieu urbain où les habitats sont très réduits, la dissémination au vent s’est vue réduite en faveur d’une reproduction par les graines lourdes en l’espace d’une dizaine d’années seulement. La plante s’est adaptée, mais a également réduit ses capacités d’adaptation à un autre changement potentiel futur où la reproduction par dissémination serait plus favorable. L’habitat fragmenté urbain isole par ailleurs les populations, diminuant encore plus la diversité génétique et donc le potentiel adaptatif des espèces pour l’avenir. Les connaissances actuelles ne permettent donc pas de dire si les réponses évolutives qui se mettent en place et fonctionnent actuellement seront favorables à la persistance des espèces en milieu fragmenté à long terme. Mais l’étude donne déjà des informations sur les mécanismes d’adaptation, ce qui est une bonne nouvelle, et propose de nouveaux axes de recherche.

Des exemples supplémentaires dans le rapport permettent d’illustrer les autres mécanismes de flexibilité.

* il existe parfois des réticences à des (ré)introductions ou des déplacements d’espèces. Pourtant, la conservation d’espèces d’origine n’est pas toujours adaptative localement.

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24 juillet 2015 5 24 /07 /juillet /2015 16:41
La médiation par l’animal pour reprendre espoir quand la vie est trop dure

Quand le quotidien est une guerre sans répit contre la maladie, quand des examens éprouvants et des opérations traumatisantes détruisent ce qui restait de force morale et laissent place à la panique, au stress et à l’angoisse le jour comme la nuit, comment retrouver un peu de stabilité émotionnelle ? La médiation par l’animal peut être un recours précieux.

La médiation par l’animal est une méthode qui consiste à mettre en relation une personne avec un ou plusieurs animaux pour provoquer un contact physique, sensoriel et émotionnel apaisant. La douceur de la relation apporte un réconfort moral qui entraîne, en un effet boule de neige positif, l’amélioration d’autres aspects de la personnalité et du développement physique et cognitif.

Les animaux permettant ces échanges vont du lapin doux au toucher au cheval ou à l’âne, en passant par la poule, le chien, le chat, le chevreau et d’autres encore. Les animaux choisis sont soit éduqués, soit d’un naturel câlin, aimant être caressés ou brossés. (lire la suite ici)

Le contact avec l’animal améliore la psychomotricité, le déplacement. Il rompt l’isolement (déscolarisation, fatigue) dû à la maladie et permet de retrouver des sensations sensorielles positives, notamment lorsque des traitements comme de la chimiothérapie entraînent des douleurs aux mains ou sur le reste du corps et que tout contact physique (même une simple accolade) ou activité manuelle deviennent impossibles. La médiation par l’animal favorise aussi la motivation, l’attention et la concentration. Elle apaise le stress et l’anxiété et donne une meilleure estime de soi en procurant des moments de joie avec les animaux.

Véronique Balac, éleveuse de métier et diplômée de l’Institut Français de Zoothérapie, intervient comme médiatrice depuis 2013 en Bretagne. Elle reçoit des enfants et parfois des adolescents et jeunes adultes dans sa Ferme de la Forêt intégrée au réseau Bienvenue à la Ferme et agréée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Elle se déplace également dans des établissements spécialisés. « La médiation par l’animal permet à des personnes en détresse de trouver une alternative à visée thérapeutique et non pas pharmaceutique pour retrouver espoir » explique-t-elle. « Cette méthode a aussi des visées préventives et éducatives. A chaque fois, les objectifs recherchés se réalisent dans la douceur et la patience. » En effet, lorsque les personnes accueillies sont fatiguées et ont besoin de faire des pauses dans la journée, Véronique n’hésite pas à sortir une chaise longue ou un tapis de sol et interrompt les activités, du moins en apparence, car le contact avec l’animal peut tout de même se poursuivre : « la ferme est un lieu de décompression où l’on peut se reposer et se ressourcer. Nos animaux ont l’habitude que nous fassions la sieste avec eux. La séance stimulation se transforme alors en séance câlin. Le bénéfice est permanent et multiple au contact des animaux. »

Côté prix, la méthode est flexible et propose des tarifs à l’heure, à la demi-journée, en journée ou en séjour d’une semaine ou plus en pension complète pour que les petits budgets puissent aussi bénéficier des bienfaits des animaux.

photo CVA

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 15:56

100_0245.jpg La semaine pour les alternatives aux pesticides (du 20 au 30 mars) fête ses 10 ans. Chaque année, elle réunit de plus en plus d’acteurs et propose des centaines d’actions dans de plus en plus de pays. L’objectif de ces opérations est de montrer que l’on peut cultiver autrement qu’avec les produits chimiques et les engrais de synthèse, utilisés depuis la fin de la deuxième guerre mondiale seulement, mais produisant trop d’effets négatifs sur la santé des hommes (voir ici) et de la biodiversité, ainsi que sur le milieu, sur l’eau notamment.

Le printemps, période où renaît la nature, est aussi l’époque de la reprise des épandages de pesticides et d’engrais dans les campagnes. Pour montrer qu’il est possible de faire autrement, la semaine pour les alternatives aux pesticides organise pendant 10 jours chaque année des ateliers de jardinage naturel, réalise des formations, organise des expositions avec démonstration de matériel ou prépare des repas biologiques. Les publics vont du simple citoyen (qui utilise parfois dans son jardin les pesticides ou autres désherbants chimiques à mauvais escient ou dans de trop fortes proportions), à l’agent communal ou municipal, en passant par les entreprises. 36 partenaires nationaux et 18 partenaires internationaux se sont associés à la semaine cette année. Ce sont notamment des associations nature, syndicats d’agriculteurs bio, réseau de semences paysannes, les écomaires, la mairie de Paris, l’office national de l’eau et des milieux aquatiques (l’ONEMA), le mouvement rural de jeunesse chrétienne, des associations pour la santé, l’union nationale de l’apiculture française…

 

En 10 ans, les mentalités ont évolué vis-à-vis des pesticides. Depuis le Grenelle de l’Environnement, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un objectif est recherché : celui d’une baisse de 50% de l’utilisation des pesticides en France d’ici à 2018. Les professionnels ont joué le jeu mais une reprise de l’utilisation des pesticides a été notée ces dernières années. Selon l’actuel ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, l’intention du Grenelle était bonne mais elle n’était pas adaptée au modèle de production agricole. Aussi, depuis un an, un nouveau modèle est expérimenté avec pour objectif de changer le visage de l’agriculture française pour que celle-ci soit toujours aussi efficace économiquement, mais qu’elle devienne aussi un modèle de sobriété chimique, exportable à l’étranger.

Avec les connaissances actuelles et les technologies de précision, on peut faire évoluer la production agricole conventionnelle (celle de l’après-guerre) vers un système agro-écologique. Par exemple, en agriculture, il est possible aujourd’hui d’adapter la dose d’azote à sa culture en fonction de son réel besoin et non plus de façon uniforme sur une même parcelle ; on a découvert que les algues peuvent remplacer avantageusement certains engrais ; les agriculteurs passent au bio dans les champs situés au-dessus d’une zone de captage d’eau ; les agriculteurs se regroupent en GIE pour répondre à des appels à projet sur la réduction des pesticides. Enfin, une exploitation maraîchère a été créée autour de peupliers et de noyers plantés par l’INRA à des fins expérimentales, en prévision de la valorisation du bois et en récréant un écosystème favorable aux insectes auxiliaires luttant naturellement contre les prédateurs des cultures.

Pour l’élevage, des installations gagnent en autonomie en produisant du méthane à partir du fumier et du lisier, transformés en énergie électrique et en engrais ; des éleveurs bovins se sont regroupés et travaillent avec le Parc Naturel du Vercors pour lutter contre un rongeur au lieu d’agir de façon isolée. Enfin, une ferme autonome en alimentation animale et en énergie produit un camembert bio certifié AOP en changeant l’alimentation des bêtes et en paillant le sol du parcours vers la stabulation, diminuant ainsi les infections au sein du troupeau et le recours aux médicaments.

Troisième volet du nouveau visage agricole français : l’enseignement agricole. Depuis un an, les établissements agricoles intègrent les méthodes de production alternative, plus durables économiquement et écologiquement, comme le non-labour ou l’utilisation d’insectes auxiliaires.

Retrouvez les exemples détaillés sur le site du ministère de l’agriculture :

http://agriculture.gouv.fr/Produisons-autrement

photo CVA

 

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 07:44

100_0173.JPGOn connaît la Suisse pour sa neutralité en temps de guerre. Ce refus des armes concerne aussi celles de chasse dans le canton de Genève. Depuis le 14 mai 1974, il y a tout juste 40 ans, les habitants ont voté à 72 % l'abolition de la chasse.

A l'époque, les questions se posaient sur une éventuelle multiplication ingérable des lapins, fouines, hermines, renards, écureuils... Mais la nature s'est auto-régulée et les seuls animaux posant parfois problème sont des sangliers allant faire une virée dans un champ. Ces animaux n'ont en effet aucun grand prédateur comme des lynx ou des loups pour les réguler. 

Le problème se règle donc par l'intervention ponctuelle de gardes professionnels, de nuit pour assurer la plus grande sécurité vis-à-vis des promeneurs, à proximité des animaux pour tuer sur le coup (maximum 2 cartouches*) certains d'entre eux choisis en fonction de leur âge et de leur sexe. Puis la forêt retrouve son calme et sa vie foisonnante pour le plus grand plaisir des promeneurs en famille, des sportifs ou des photographes animaliers.

 

voir l'article sur le site de l'Association pour la Protection des Animaux sauvages (ici).

 

* chiffre cité au Parlement de Genève (Grand Conseil) par un député

photo CVA : retourner à tout moment au coeur de la forêt et s'imprégner de la paix qui y règne

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 11:55

DSCI0137.JPGLa France possède presque 4% de surfaces maritimes protégées. Ce chiffre correspond à des parcs naturels marins ou à des sites maritimes déclarés Natura 2000 dans ses eaux territoriales dans lesquels les activités économiques doivent respecter des espèces sauvages animales et végétales rares ou fragiles.

Dans les prochaines années, à la demande de la Commission Européenne, une petite trentaine d’unités écologiques au large devraient être déclarées nouveaux sites maritimes Natura 2000. Ceci permettra de protéger entre autres les récifs et des espèces animales comme le marsouin commun ou le grand dauphin.

En octobre dernier, l’ancien ministre français de l’Ecologie, Philippe Martin, avait déjà annoncé la création d'un Parc naturel marin d’Arcachon en 2014 ainsi qu'une étude d’un parc naturel marin au Cap Corse. La France possède le deuxième domaine maritime mondial (en France et en Outre-Mer), il est donc logique qu'elle investisse dans la protection de ce milieu très riche, ce qu'elle fait également pour d'autres pays dans le cadre d'une entraide internationale, notamment aux Comores ou en Afrique de l'Ouest.

Pourquoi protéger les océans ? La mer est un réservoir de vie aussi bien marine que terrestre car les océans fournissent la moitié de l’oxygène de la planète et régulent le climat. Ces immenses masses d’eau absorbent aussi près d'un tiers du CO2 émis sur Terre. Il est donc indispensable de les protéger pour que ces écosystèmes continuent à nous assurer ces éléments vitaux au quotidien.

Les nouveaux projets dont il est question porteront une attention particulière à des actions communes entre les pays concernés par une même zone maritime mais aussi entre les gestionnaires des aires marines déjà existantes afin de partager les bonnes pratiques et d’étendre la protection aux eaux internationales, pour protéger, entre autres, les espèces migratrices. 

 

photo CVA

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 18:30

P1000192.JPGDepuis fin 2013, les habitants du 15è arrondissement de Paris peuvent emprunter un petit bus électrique, sillonnant les rues étroites du quartier le plus peuplé de la capitale. 100% électrique, ce bus est aussi très bas de plancher pour permettre à des personnes âgées avec un chariot à courses ou en fauteuil roulant d’y accéder facilement.

Totalement électrique, ce bus de traverse répond aux attentes des Parisiens car il ne pollue pas et parce qu’il est très silencieux. « Tous les bus devraient fonctionner à l’électricité dans Paris » indique Renée, une habitante du quartier, satisfaite de voir que « les choses bougent un peu plus avec cette pollution permanente ».

La traverse du 15è voit circuler 6 petits bus électriques d’une capacité de 22 places. Le prix d’un trajet est le même que pour un trajet dans les bus habituels traversant la ville et les correspondances sont possibles avec un même ticket t pendant une 1h1/2.

Le minibus électrique fonctionne sur le même principe que le minibus de traverse Batignolles-Bichat (entre les 17è et 18è arrondissements), lui aussi électrique. Il se recharge en moins de 7 heures. D’autres lignes de traverse existent depuis plus longtemps dans d’autres quartiers, mais les bus fonctionnent au diester, qui réduit la pollution de seulement 25%.

Financé par la Ville à hauteur de 89% et à 11% par le STIF (Syndicat des Transports d’Ile-de-France), le bus est produit et exploité par la société B.E. Green. L’ambition du nouveau maire de Paris, Anne Hidalgo, étant d’aller vers des motorisations plus propres pour les bus, il est probable que de nouveaux bus électriques se développeront dès que possible sur ces lignes de traverse, et espérons-le, sur les grandes lignes de la capitale également.

photo CVA

 

 

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 15:48

Camionnette--electrique.jpgNée à Manosque, en Provence, l’Occitane est une marque de produits cosmétiques naturels utilisant l’aromathérapie et la phytothérapie dans ses formules. Petite entreprise locale à la fin des années soixante-dix, l’Occitane dispose aujourd’hui de plus de 2100 boutiques dans le monde et exporte 82% de sa production, dont la moitié en Asie. D’une production naturelle à une préoccupation environnementale, il n’y avait qu’un pas que ses dirigeants ont franchi au changement du siècle et qui porte déjà des fruits en termes de moindre pollution et d’engagements humains.

« La direction générale souhaitait intervenir sur les aspects parfois contradictoires de toute activité avec l’environnement et la santé des personnes. La logistique semblait la fonction la plus évidente à améliorer en raison de son impact en termes d’émissions de CO2 » explique Katia Michieletto, responsable Développement Durable de la marque. C’est pourquoi l’entreprise s’est rapprochée de l’ADEME pour effectuer un bilan carbone. Celui-ci a révélé que les marchandises transportées par avion avaient un bilan d’émissions de carbone extrêmement lourd. En effet, une tonne-kilomètre transportée par avion pèse 1000 fois plus que la même tonne transportée par bateau. Le transport par avion ne représentait que 5% des livraisons, mais l’entreprise a décidé d’y recourir le moins souvent possible.« Il fallait donc s’organiser pour limiter les situations de livraison en urgence et livrer nos produits en 3 semaines au lieu d’une journée, sans pénaliser la mise à disposition des produits dans nos magasins » ajoute K. Michieletto. Ceci a été possible grâce à l’anticipation des livraisons. L’usage de l’avion est encore nécessaire, mais aujourd’hui, il ne représente que 3% à 3,5% du volume total transporté. L’Occitane a, par ailleurs, réalisé des économies en utilisant le transport maritime plutôt que l’avion.

Zéro émission en centre-ville

 L’entreprise a voulu aller plus loin en s’intéressant aux livraisons locales et de centre ville. Depuis un an, elle utilise le transport rail-route entre les usines du Sud de la France et l’entrepôt de la région parisienne. Ceci économise 150 000 litres de carburants autrefois consommés par des camions et a diminué les émissions de C02 de 340 tonnes. Enfin, pour livrer les boutiques parisiennes depuis l’entrepôt de la région parisienne, l’Occitane a décidé d’utiliser le moyen le moins polluant, à savoir le camion électrique. C’est la société Greenway qui s’occupe des derniers kilomètres de livraison avec une flotte de 10 véhicules de 1,5 tonnes et de 5 véhicules de 500 kg ayant une autonomie de 100 et 60 km. En optimisant les parcours de livraison, Greenway permet à ses clients de ne payer que le nécessaire, mais la société propose aussi de décorer les camions à l’enseigne du magasin dans le cadre d’une communication visuelle. «  Nos choix ne se font pas uniquement sur le critère des coûts », indique Katia Michieletto. Les camions électriques vont porter les couleurs de l’Occitane le temps d’une campagne de communication.

Environnement et RSE

Le programme de réduction des émissions de CO2 s’inscrit dans une logique environnementale et sociétale plus vaste : en 2004, l’Occitane a par exemple lancé un programme de plantation biologique de fleurs d’immortelles en Corse. Elle a été récemment récompensée par le jury du prix « Entreprises et Environnement » composé du Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie ainsi que de l'Agence du Développement et de la Maîtrise de l'Energie. Par ailleurs l’entreprise s’investit en faveur des femmes dans le monde et de la déficience visuelle, par le biais d’une fondation créée en 2008 pour mener à bien ses actions.

Les axes de progrès ? « C’est une démarche d’amélioration continue, explique Katia Michieletto. L’idéal serait qu’une législation environnementale soit appliquée de la même façon partout dans le monde pour que les entreprises qui s’engagent dans des pratiques plus écologiques aient les mêmes contraintes concurrentielles que celles qui ne le font pas ».

Une image de marque n’est pas toujours facile à estimer, mais elle représente à coup sûr un avantage concurrentiel.

 

Photo Greenway 

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