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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 16:45
Un bilan positif pour la COP 21, la conférence sur le climat à Paris

Fin 2015 s’est tenue la conférence de Paris sur le climat. L’objectif était de limiter la hausse moyenne des températures sur Terre à 2°C et, mieux encore si possible, à 1,5 °C par rapport aux températures moyennes avant l’époque de l’industrialisation (vers 1750). L’accord de Paris est un succès car 195 pays, plus l’Union Européenne, soit 196 membres ont accepté de modifier leur façon de produire, consommer, produire de l’énergie, se déplacer… pour émettre moins de CO2. A suivre, pour vérifier comment les choses se concrétisent…

Pourquoi faire baisser les émissions de CO2 ?

Il est vraiment important de limiter la hausse des températures, donc nos émissions de CO2. Selon le cinquième rapport des experts internationaux du climat du GIEC(1), les concentrations de CO2 dans l’atmosphère liées à l’homme ont augmenté de 40% depuis 1750 et notamment de 20% sur les seules 60 dernières années. Depuis 1880, la température moyenne sur Terre a augmenté de 0,85° C mais pourrait atteindre les + 5°C à la fin du siècle. Ceci ferait fondre définitivement les glaciers des montagnes et la glace de l’Antarctique, avec pour conséquence la hausse du niveau de la mer jusqu'à 82 cm d’ici la fin du siècle. Le changement climatique touche aussi la biodiversité. En effet, certaines plantes ou animaux, habitués à des climats stables, risquent de disparaître si les conditions climatiques changent trop ou fluctuent trop vite (avancée du printemps et décalage entre abondance de nourriture et arrivée des petits, froids et chauds soudains, températures trop hautes sans plus de possibilités de migrer plus loin ou en altitude.) Or, nous vivons et tirons nos ressources (aliments, bois…) ou médicaments de la biodiversité terrestre.

Des engagements immédiats, d’autres à tenir

Pour parvenir à l’accord de Paris, salué par tous comme un succès diplomatique, la France a au préalable fait « plancher » une soixantaine de pays sur leur propre contribution pour limiter la hausse des températures et sur les actions concrètes à mettre en place pour équilibrer les efforts entre pays déjà développés et moins développés. Ces préparatifs ont eu lieu lors de consultations informelles en juillet et en septembre 2015.

Ainsi, les pays ont pu s’engager sur certains points dès le début de la conférence et négocier les points plus délicats ou complémentaires mais indispensables à la baisse des températures. Par exemple, le transfert de technologies zéro ou bas carbone aux pays ne disposant pas de ces technologies ni de fonds nécessaires pour les acquérir. Un financement obligatoire de la part des pays développés (et de pays en développement volontaires) pour aider les pays les plus pauvres a d’ailleurs été décidé à hauteur de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2025. Il devrait également servir aux pays à s’adapter au changement climatique et sera réévalué à la hausse après 2025.

Un suivi régulier des progrès et une réévaluation des objectifs

Dès 2018, les pays devraient se rencontrer pour évaluer leurs premiers progrès. L’accord prévoit ensuite que tous les cinq ans, chaque pays devra mettre à jour ses actions et objectifs pour diminuer encore plus ses émissions de CO2.

Des engagements citoyens

Parallèlement à l’accord des pays, des citoyens, des entreprises, des villes se sont aussi engagés à réduire leurs émissions à leur échelle. La convention des Maires (2), par exemple, regroupant près de 6500 villes et villages sur les cinq continents soit plus de 208 millions de personnes, s’était déjà engagée à réduire les émissions de CO2 de ses membres de 28% d’ici 2020, soit plus que l’objectif de l’Union européenne (-20% en 2020). Deux mois avant la COP de Paris, elle a décidé de s’engager sur une réduction de 40% d’ici à 2030 (3). Des centaines d'entreprises se sont aussi engagées à réduire leurs émissions tout au long de leur chaîne d’approvisionnement et de fabrication.

Le « parler vrai »

Autre point dont personne ne parle : le parler « vrai ». Le temps n’est plus où les responsables n’osaient pas dire les choses de peur de décourager la population. Aujourd’hui, les choses sont dites clairement mais surtout, elles sont accompagnées de l’envie de faire quelque chose car il est possible de renverser la tendance des émissions de CO2. Les technologies ont évolué : les énergies renouvelables sont efficaces et ont baissé en prix. Elles peuvent donc se substituer aux énergies plus polluantes. Le bâtiment propose des habitations à énergie positive, c’est-à-dire que la maison (ou l’immeuble) produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Les modes de production agricole biologique permettent de se passer des engrais chimiques à base de pétrole. Les voitures électriques ont une autonomie plus importante et les stations service s’équipent en bornes de recharge ou vont pouvoir assurer le changement de batteries « clic clac » plus rapidement que de faire un plein d’essence. La vérité ne dérange plus, pour reprendre le titre du film présenté par Al Gore en 2006. En 2016, elle motive. Et c’est une bonne nouvelle.

photo CVA

(1) www.developpement-durable.gouv.fr/Rapport-de-synthese.html

(2) http://newsroom.unfccc.int/lpaa-fr/villes-et-regions/convention-des-maires-etendre-le-leadership-des-villes-pour-le-climat/

(3) http://www.covenantofmayors.eu/news_en.html?id_news=677

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commentaires

J
C'est vrai que c'est une bonne nouvelle. Je partage la notion du parler vrai : cette étape est franchie et nous permet d'aller plus loin.
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